
PAR CÉCILE THIÉBAUT
cthiebaut@lavoixdunord.fr
Laurent, Bénédicte, Xavier, Sonia et les autres font voler en éclats tous les préjugés sur les jeunes. Non, ils ne sont pas tous scotchés, gagas, débiles, devant leurs jeux vidéos. Ils pensent aussi. S'intéressent aux débats d'aujourd'hui. Et plus tôt qu'on ne le croit. Le benjamin de la section, Jonathan, élève au lycée de l'Escaut, n'a que 15 ans. L'établissement abrite, à lui seul, cinq adhérents.
Pas anodin, cet ancrage lycéen et étudiant. « On a connu une victoire sociale avec le CPE (contrat première embauche). On a vu que la lutte paie ». Bénédicte, alors élève à Wallon, fait partie des jeunes qui défilent et finissent par dynamiter le projet en 2006. Dans son bastion PCF de Trith où elle a grandi, « la JC » (Jeunesse communiste) s'offre à elle : « J'ai pris ma carte un soir d'hiver 2007 ». Son militantisme ne la quittera pas : Bénédicte Dupont défile, en 2008, contre la réforme des lycées portée par Darcos. La même année, elle est élue au conseil municipal de Trith.
À 22 ans, elle étudie aujourd'hui le droit à la fac de Valenciennes. Pour être avocate ? « Ah, non, c'est l'intérêt général que je veux servir ». Sa carrière, c'est « dans l'administration publique » qu'elle l'envisage. S'engager, servir... Ces jeunes ont de nobles desseins. « Il y a des injustices qui me sautent aux yeux. Contre ça, la seule solution, c'est l'engagement », assure Bénédicte, qui est aussi trésorière de l'union valenciennoise.
Le PCF n'était pas forcément une évidence pour Laurent Defaucheux, 28 ans : « Être communiste, ça se construit ». Son déclic : « le choc de Le Pen au second tour en 2002 ». Il s'est retrouvé dans la rue. « C'est la première fois que je militais ». Alors pourquoi le communisme ? « C'est une certaine vision du monde, la défense des travailleurs. Il y a aussi ce côté organisé, le fait d'être dans l'action, ça me passionne ». Au point que ce futur éducateur spécialisé (comme le fut un certain Alain Bocquet...) a pris les rênes du Mouvement des Jeunes communistes du Valenciennois il y a quelques mois.
L'Aulnésien Xavier Dubois, qui, à 25 ans, a un solide passé de syndicalisme étudiant, joue, lui, un rôle de coordination de la JC dans le Valenciennois. Il peut compter sur un autre Trithois : Fabien, 20 ans et « chômeur-étudiant », comme il se définit. Mais aussi sur la fratrie Ardhuin, de Valenciennes : Francis, 24 ans, qui travaille dans le ferroviaire Jean-Noël, 19 ans, en bac pro carrosserie au lycée du Hainaut ou encore Sonia, 23 ans, au chômage... Son BEP bio-service ne lui permet même pas de décrocher un job de femme de ménage : « Il n'y a plus de boulot dans ce secteur, à part des contrats précaires d'une heure par semaine. C'est pour ça que je suis là, que je me bats ».
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